Le coaching s’est largement développé depuis les années 1980 en France, à la suite du monde anglo-saxon. Saluons Vincent Leenhardt, Olivier Devillard, François Delivré et bien d’autres qui en ont été les promoteurs en France.
Initialement construit autour du sport, le coaching professionnel a pris ses lettres de noblesse en se dotant d’une dimension psychologique et en engrangeant nombre de succès. Il y a différents types de coaching, depuis le media training jusqu’au coaching de dirigeant, qui ont cependant tous un point commun : ils aident le coaché à franchir un obstacle, de manière durable, en mettant en œuvre ses propres ressources.
Pourtant, en entreprise, il reste des freins ! Une grande prévention serait qu’on se ferait prescrire un coaching lorsque cela va mal, qu’on « a un problème », voire lorsque c’est la dernière étape avant la sortie…
Pour ma part, la majorité des accompagnements que j’ai effectués correspondaient à un changement de niveau professionnel modifiant les codes habituels de comportement, comme l’accès à un niveau COMEX ou des contacts plus politiques. Ce peut être plus simplement l’accès à un niveau managérial, comme l’encadrement de personnes dont on était jusque là collègue. Il peut aussi y avoir des situations objectivement sous forte tension, par exemple un projet à risques, dans lequel l’alignement des intérêts n’est pas évident. A qui en parler, qui puisse comprendre sans juger ni calculer son intérêt ? Je pense à un candidat à une élection qui souhaitait préserver en même temps son équilibre familial.
Beaucoup de livres et de méthodes de développement personnel mettent l’accent sur l’auto-diagnostic et la réflexion personnelle pour avancer. Si cela permet des progrès notables, nous sommes néanmoins bridés par nos « lunettes » ou notre « zone aveugle ». Nos perceptions, à tous et chacun, sont filtrées par la représentation que nous nous faisons du monde et de notre propre personne. Que faire lorsqu’on se sent limité par quelque chose d’indéfinissable, ou pris dans des situations qui se répètent, par la faute d’autrui, de son chef, de pas de chance… L’apport d’un coach sera capital pour nous renvoyer une image différente de la situation, mettre des mots, des images, des sensations sur ce qui se passe et trouver à partir de là de nouvelles stratégies personnelles. Il ne s’agit pas de corriger une « faute », mais d’enrichir notre palette de comportements. Il est bien rare qu’on ne soit pas conscient, au fond de nous, d’avoir une marge de progrès en relation, en management, en performance. Pourquoi ne pas aller la chercher ?
Enfin, c’est vrai, certains ne sont pas conscients des impacts de leur attitude, pourtant bien perçus par leur entourage. Or, un décalage extérieur est généralement le reflet d’un décalage intérieur, lorsque nous essayons de nous conformer à quelque chose qui ne nous ressemble pas… Il arrive que nous ne soyons pas « alignés », ou congruents, comme si des parties de nous-mêmes n’étaient pas d’accord les unes avec les autres. Un coaching peut être l’occasion de remettre d’accord toutes ces parties pour retrouver une unité intérieure, et une orientation de vie unifiée. Ainsi, même dans un coaching prescrit par le management, lié à une demande « explicite » extérieure, il pourra se vivre une prise de conscience de ce décalage, la demande explicite faisant place à une demande sous-jacente vers les causes du décalage. Il y a à gagner de la vérité sur soi, de la liberté intérieure et une motivation qui surprend !
Finalement, lorsque je campe sur mon « tout va bien ! », n’y a-t-il pas une peur bien cartésienne – et bien cachée – face à une forme de lâcher prise sur « qui je suis » ? Et pourquoi ne pas prendre les devants en demandant cette année, plutôt qu’une formation à Excel ou à la gestion du temps, un coaching de croissance ?